Adopter, ça commence souvent par un rêve. Celui de devenir parent autrement. D’aimer un enfant qu’on a pas porté mais qu’on va élever. Mais très vite, ce rêve devient un parcours, long, intense, parfois épuisant. Si toi aussi tu te demandescomment faire pour adopter un enfant , alors voilà ce que j’aurais aimé qu’on m’explique clairement au début.
Avant même de penser aux démarches, faut se poser des questions honnêtes :
- Pourquoi je veux adopter ?
- Suis-je prêt(e) à accueillir un enfant avec une histoire déjà lourde ?
- Est-ce que j’ai les ressources affectives, physiques, psychologiques ?
- Est-ce que je suis prêt à adopter un enfant plus grand ? un enfant porteur de handicap ? une fratrie ?
Parce que l’adoption, c’est pas un projet de consommation. C’est une rencontre. Et
parfois, elle
ressemble pas du tout à ce qu’on avait imaginé.
C’est l’étape obligatoire pour toute adoption en France. On doit faire
une demande d’agrément auprès du Conseil départemental de son lieu de résidence. C’est
gratuit, mais ça peut être long (jusqu’à 9 mois d’instruction).
Ce que ça comprend :
- Des entretiens avec un travailleur social
- une enquête socialeenquête sociale à domicile
- des rdv avec un psychologue
- un dossier administratif à monter
À la fin, un agrément est délivré (ou pas). Il est valable 5 ans. Et
il précise le profil d’enfant que
tu es apte à accueillir : âge, sexe, situation médicale, etc.
🧡 C’est pas un jugement. C’est une protection pour toi et surtout pour l’enfant.
Une fois l’agrément obtenu, tu peux envisager plusieurs chemins :
- Adoption nationale
Tu t’inscris sur une liste dans ton département pour adopter un enfant pupille de l’État.
Mais attention, très peu d’enfants sont adoptables chaque année… et il y a
beaucoup de familles en
attente.
- Adoption internationale
Tu t’adresses à un autorisé pour l’adoption (OAA) ou à l’agence française de
l’adoption
(AFA).
Tu dois alors constituer un dossier d’adoption selon les exigences du pays choisi
(documents traduits,
légalisation, etc.).
- Adoption d’enfant du conjoint
Possible si tu vis en couple avec un parent ayant déjà un enfant.
C’est la partie la plus dure. Parfois plusieurs années. Parfois sans nouvelles. On se sent oublié, incompris, impuissant.
Mais pendant ce temps, tu peux te préparer : lire, rencontrer d’autres adoptants, rejoindre des groupes de parole adoption, ou contacter des associations comme EFA ou Emmanuel-sos-adoption.
Et puis un jour… le téléphone sonne. Et tout bascule.
Quand on te propose un enfant, tu reçois son projet de vie : âge, prénom, histoire, santé. Tu peux dire oui. Ou non. C’est dur. Mais important. Faut pas “prendre un enfant” par peur de rater une chance. Il faut être prêt à le rencontrer vraiment.
La rencontre se fait progressivement, avec des éducateurs, dans un centre d’adoption, ou la structure d’accueil. On apprend à se regarder. À s’apprivoiser. Et puis… un jour, il rentre à la maison. Et là, l’histoire commence.
Il faudra ensuite finaliser l’adoption devant un juge.
- soit par une adoption plénière (l’enfant rompt tout lien juridique avec sa famille d’origine)
- soit par une adoption simple (l’enfant garde des liens avec sa famille d’origine)
Tu reçois un jugement d’adoption, l’enfant peut alors porter ton nom, et figurer sur ton livret de famille.
❤️ Ce qu’on ne dit pas assez
Adopter, c’est pas "sauver un enfant". C’est créer une famille nouvelle, avec tout ce que ça implique : blessures anciennes, adaptation, parfois troubles du comportement, souvent carences affectives à réparer.
Mais c’est aussi des éclats de rire, des câlins à 2h du mat, des “je t’aime” qui arrivent un jour où on s’y attend pas. C’est lent, mais c’est fort. Et c’est vrai.
“Adopter, c’est dire à un enfant : peu importe d’où tu viens, je serai là, maintenant, demain, pour toujours.”